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21 août 2018 2 21 /08 /août /2018 08:45

2018 08 21, PETITES HISTOIRES DE FAMILLE.

            Danièle, une amie, est venue nous voir avec sa petite fille de 6 ans, Lola, et nous avons assisté à une conversation surréaliste entre Danièle, Lola et nous.

             Lola essayait de nous parler de sa nouvelle famille recomposée:

Lola: Avec mon beau frère Marc et ma belle sœur Isabelle, on a à peu près le même âge. Anne, c'est ma belle-mère, elle est très gentille avec moi et je l'aime bien.

Danièle: Marc et Isabelle ne sont pas ton beau-frère et ta belle-sœur, mais ton demi-frère et ta demi-soeur.

Lola: Ahhh boooon? Alors Anne est ma demi-mère?

Danièle: Non, Anne est ta belle-mère, elle va devenir la femme de ton papa. 

          Cela a continué ainsi pendant un bon moment. Comment devait-elle appeler Anne? Pas maman elle en avait déjà une. Pourquoi pas un surnom? Bon, il fallait le trouver: Mamine? Mounette??? La famille est encore partagée et le surnom attend toujours qu'on le trouve. Et les parents d'Anne? Pas papie et mamie, elle a déjà un papie et une mamie du côté de son papa, et un papie et une mamie du côté de sa maman. Quand à ses cousins-cousines, d'un seul coup elle en avait un flopée des deux côtés, vu que chaque famille comprenait de 3 à 7 enfants.

         Devant cette fillette de 6 ans, complètement perdue dans tout ce monde qui arrivait d'un coup dans sa vie, je me suis dit que ces enfants de familles recomposées, allaient devoir s'adapter à des situations qui allaient, sans doute, les perturber. Comment se retrouver dans un tel fouillis de personnes? Je leur souhaite bien du courage, et surtout une faculté d'adaptation que nous n'avions pas à leur âge.

           Je ne parle pas des enfants de couples homosexuels qui se retrouvent avec deux papas, ou des couples de lesbiennes avec deux mamans. S'ils sont nés dans cet environnement, les enfants trouveront cette situation normale, pour peu qu'ils soient aimés. Et c'est tant mieux.

           Mais je crains que la difficulté ne vienne au moment de la scolarisation de ces enfants. J'imagine la tête des gamins quand l'institutrice (ndlr: je n'emploie pas cette dénomination ridicule de "professeur des écoles". C'est une fausse valorisation par la grammaire d'un métier magnifique et, hélas, dévalorisé auprès de la majorité de la population et des parents. Ma maman était institutrice, elle en était très fière, et je dois à sa mémoire de ne pas débaptiser une profession qui lui était si chère) va leur dire: "Peux-tu dire à ton papa et à ta maman de venir me voir?". S'il n'y a pas de railleries ou de de moqueries, c'est que les enfants de cette génération sont bien plus tolérants que ceux de notre époque. Mais à les voir parler ensemble, à les entendre se balancer des vannes toutes plus acides les unes, dans un vocabulaire épouvantable qui nous aurait valu une remontée de bretelles pas piquée des hannetons, j'ai des doutes sur la compréhension des jeunes générations. Qu'il s'agisse des baskets qui ne sont pas de la bonne marque, ou du t-shirt ringard parce qu'il date de l'an dernier, je suis loin d'être certaine qu'ils feront preuve de plus de compréhension. Quant à la "pédagogie" pour expliquer ces nouvelles familles, si différentes de celles des générations précédentes, je souhaite aux parents beaucoup de courage, de compréhension et de patience.

(ndlr: Exemple de conversation entre deux filles assises sur un banc, et un garçon qui veut s'y asseoir: "Bougez vos culs les pouffiasses, que je m'y mette". Réponse "Si t'as un trop gros cul, va te mettre ailleurs!" Elégant au dernier degré...)

           Finalement, la conversation s'est terminé par ses mots:

Danièle: Tu n'as qu'à les appeler par leurs prénoms.

Lola: Mais je peux pas.... Je les connais pas.... Leurs prénoms!!!

           Voilà une petite histoire de tous les jours. Je souhaite à Lola de se retrouver dans cette nouvelle famille et d'y être très heureuse.

            Une autre histoire d'enfant, familiale celle-là. Juliette (j'ai changé le prénom), 6 ans, a demandé à sa maman si elle pouvait écrire au Président de la République.  

Marie: Au président de la République ???? Mais pourquoi ?????

Juliette: Maman, je veux écrire au Président de la République parce qu'il veut supprimer la 4, celle des dessins animés à la télévision. Dis moi maman qu'il a pas le droit!!!

           La première surprise passée, Marie décida d'aider Juliette a faire sa lettre. Puisque sa fille avait quelque chose à dire, même au Président de la République, il était normal qu'elle ait le droit de le dire, et autant le faire bien.

Juliette: Si je mets "Bonjour Monsieur le Président", est-ce que ça va?

Marie: Je crois que oui, mais il faut mettre des majuscules.

Juliette: Il faut que j'explique qu'il a pas le droit de supprimer les dessins animés. Si je mets "Vous voulez enlever les dessins animés, et je veux pas", est-ce que ça va?

Marie: Je crois que oui. Mais il faut aller à la ligne et faire un nouveau paragraphe pour que ta lettre soit jolie et que le président voit que tu as fait du mieux possible.

Juliette: Après si je mets que je suis pas contente, est-ce que je peux?

Marie: Oui tu peux, puisque c'est ce que tu veux lui dire.

            La lettre n'a pas beaucoup de lignes, mais elle est faite avec tellement de conviction, les lettres sont tellement bien écrites, qu'on sent qu'elle en a vraiment bavé pour  l'écrire au mieux!

           J'admire ma petite cousine d'avoir eu le courage, du haut de ses 6 ans, de se dire que même si elle n'est encore qu'une enfant, elle a le droit de dire ce qu'elle ressent. Même au plus haut personnage de l'état, puisqu'il a le projet de supprimer sa chaîne de Tv préférée.

          Quant à Marie, elle aurait pu en sourire et lui dire que cette idée était ridicule. Mais non, elle a accompagné sa fille dans sa démarche, elle l'a aidée au mieux, sans dénaturer ce que sa fille voulait exprimer. Elle l'a aidée à faire sa lettre avec beaucoup de soin et de compréhension. C'est ainsi qu'on forge des citoyens responsables qui n'auront pas peur de dire ce qu'ils ont à dire, fermement, mais sans violence et avec courtoisie.

          Quand les autres mamans ont su que Juliette avait fait cette lettre, beaucoup en ont ri, lui ont même dit que ça ne servirait à rien. Mais Marie a répondu à ces défaitistes: "Qu'importe si elle ne sert à rien, elle avait quelque chose à dire, elle avait le droit de le dire et elle l'a fait!".

           Les enfants nous apprennent beaucoup de choses, on devrait les écouter plus souvent. Du coup, encouragée par l'initiative de Juliette, moi aussi, j'ai fait une lettre au Ministère de l'Ecologie afin d'obtenir le programme de Nicols Hulot. On en parle à la radio, on nous en cite des bribes, mais on n'a pas une idée complète de son projet. A ma grande surprise, j'ai reçu le programme de Mr Hulot. Pourquoi n'est-il pas à disposition dans les mairies si on le désire? A partir du moment ou une information intéresse toute la population, il faut que la dite information soit à portée de tous. Ainsi, on adhérerait ou pas à un programme en toute connaissance de cause. Le livret que j'ai reçu est très intéressant, maintenant j'attends de voir ce qui va être appliqué! Et là, ça me semble plus problématique...

           Voilà le vie comme elle va. Passez une belle semaine. Pour finir, une petite pensée philosophique:

"La France est un pays extrêmement fertile. On y plante des fonctionnaires, il y pousse des impôts" (Gorges Clemenceau)

           Et ce n'est pas Macron qui le contredira!!!!! La pousse des impôts prévue pour l'automne est très prometteuse pour le gouvernement, contrairement aux légumes de nos jardins qui pâtissent de la sécheresse....

 

 

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